En 2024, le paysage de la musique en streaming subit des transformations majeures, particulièrement en ce qui concerne la rémunération des artistes sur des plateformes telles que Spotify et Deezer. Ces ajustements visent à répondre aux critiques longtemps formulées par les créateurs de musique et les labels. La question centrale reste : comment ces modifications affectent-elles concrètement les revenus des artistes ?
Pourquoi spotify et deezer vont modifier le modèle de rémunération des artistes
Deezer a pris les devants en initiant un changement radical dans sa politique de rémunération des artistes, en s’associant avec des majors de la musique comme Universal Music et Warner Music. L’adoption d’un modèle dit « artist centric » émerge comme une solution pour mieux gratifier les créateurs de contenu musical en limitant les abus et les fraudes engendrés par le système précédemment en place. Ce dernier, appelé « market centric« , profitait notamment aux morceaux de musique fonctionnelle et aux sons d’ambiance, tels que le bruit blanc, au détriment des artistes plus traditionnels.
Spotify, quant à lui, n’a pas tardé à annoncer des changements, bien que moins radicaux que ceux de Deezer. Ces réformes comprennent l’introduction de pénalités financières pour les plateformes distribuant de la musique frauduleusement et l’augmentation de la durée minimale d’écoute pour qu’un stream soit rémunéré dans le cas de pistes non musicales. La plateforme suédoise conserve néanmoins la redistribution proportionnelle des revenus générés par les abonnements et la publicité, une méthode traditionnellement critiquée pour favoriser les artistes déjà populaires.
En moyenne, combien touchent les artistes grâce aux plateformes ?
La réponse à cette question varie énormément. Selon des informations divulguées, 90% des artistes sur ces plateformes gagneraient moins de 1 000 euros par an, malgré des centaines de milliers d’écoutes. Cela soulève une importante question sur l’équité de la répartition des revenus, sachant que ces plateformes retiennent environ 30% de leurs revenus pour couvrir leurs frais opérationnels. Cette réalité contraste fortement avec l’image d’une industrie musicale florissante, propulsée par la croissance exponentielle de l’écoute en streaming.
Il est aussi pertinent de noter que la situation varie en fonction des accords conclus entre les artistes et leurs labels. Certains musiciens, notamment ceux qui bénéficient d’une écoute majoritairement en live ou vendent leur musique sous forme de disques ou de marchandise, trouvent leur économie peu affectée par les faibles revenus issus du streaming.
Quelles sont les pistes pour rééquilibrer le modèle économique des plateformes ?
Initiative | Description | Impact attendu |
---|---|---|
Modèle « Artist Centric » | Meilleure rémunération des artistes basée sur des critères qualitatifs plutôt que quantitatifs. | Valorisation des créations professionnelles et limitation des contenus générés par AI ou non musicaux. |
Seuils de streams | Limitation des streams rémunérables par utilisateur pour limiter la fraude. | Diminution des pratiques frauduleuses et meilleure distribution des revenus. |
User Centric Payment System (UCPS) | Répartition des revenus basée sur les écoutes individuelles plutôt que globales. | Augmentation des revenus pour les artistes moins écoutés; une approche plus équitable. |
Ces initiatives révèlent un virage majeur dans la manière dont les plateformes envisagent la relation avec les artistes et leur rétribution. La mise en place de seuils de streams, par exemple, pourrait considérablement réduire les abus tout en favorisant une distribution plus juste des revenus générés. De même, le UCPS promet une révolution dans l’attribution des paiements, en mettant l’accent sur les préférences individuelles des utilisateurs plutôt que sur la popularité générale des morceaux.
En somme, les changements de 2024 représentent une réelle opportunité pour les artistes de mieux vivre de leur art, grâce à une rémunération plus juste et plus équitable. Cependant, pour les musiciens moins connus ou émergeants, le chemin vers une réelle visibilité et rentabilité reste semé d’embûches.